Voile | Meme commando avec Joyon pour le Jules-Verne
IDEC SPORT va repartir à l’assaut du Trophée Jules Verne, moins d’un an après sa dernière tentative où il n’avait manqué que deux petits jours au commando de Francis Joyon pour réussir l’exploit. Fait unique dans l’histoire du Trophée : l’équipage reste identique. Cet amical commando de seulement six hommes a le sentiment d’avoir « un job à finir »
images mer & média Wanaii-films – 28 Septembre 2016
A leur arrivée à Brest en février dernier, les six marins d’IDEC SPORT, sans exception, avaient fait part de leur envie de repartir ensemble autour du monde. De nombreux observateurs croyaient alors en un simple vœu pieux formulé dans l’euphorie de l’arrivée, d’autant qu’il n’est jamais simple de réunir des marins de stature internationale, souvent appelés vers d’autres aventures, d’autres compétitions. La probabilité de repartir avec strictement le même équipage semblait donc plutôt faible… et c’est pourtant très exactement ce qui va se passer !
Alex Pella (ESP) 43 ans
F.J. : « Alex était de quart avec Bernard (Stamm) et ils s’entendent comme larrons en foire. Il suffit de voir les vidéos rigolotes qu’ils ont fait ensemble pour s’en rendre compte… Alex a une énorme expérience de navigateur sur de nombreux supports et en particulier sur les 60 pieds IMOCA (les bateaux du Vendée Globe). Il apporte sa grosse expérience, à la fois en solitaire en double et en équipage. Comme nous ne sommes pas nombreux, nous n’avons pas de rôle vraiment défini à bord, tout le monde doit savoir tout faire ! Et Alex est à la fois un très bon régleur, un très bon barreur et il est aussi très bon pour les manoeuvres à l’avant du bateau…. En fait, je me demande en quoi il n’est pas bon ! »
Né à Barcelone, ce Catalan a commencé sa carrière en Mini 6.50 (2e de la Transat) avant de gagner la Route du Rhum en Class40, puis de beaucoup naviguer sur les grands bateaux, notamment sur la Barcelona World Race qu’il a terminé 4e en 2011.
Boris Herrmann (GER) 35 ans
F.J : « Avant de partir avec nous, Boris avait déjà un tour du monde dans les pattes sur un petit bateau, projet qu’il avait géré lui-même. Il navigue beaucoup en équipage mais il a aussi une grosse expérience en solitaire. C’est un garçon agréable, au bon caractère et qui sait faire beaucoup de choses. Il est très polyvalent lui aussi. Notre équipage est formé essentiellement de solitaires qui se complètent et s’entraident. Boris correspond parfaitement à ce critère-là. »
En 2009, Boris Herrmann devenait le premier Allemand à gagner un tour du monde à la voile : la Global Ocean Race. Il touche-à-tout, des petits monocoques aux multicoques géants, et a l’expérience de l’hostilité des mers australes. C’est un « couteau suisse », hyper polyvalent.
Bernard Stamm (SUI) 52 ans
F.J : « De nous tous, c’est Bernard qui du faire le plus de tours du monde. C’est notre barreur le plus acharné, il fait toujours accélérer le bateau, il cherche la vitesse en permanence. Au cours de notre dernière tentative, il a apporté un plus au niveau de la stratégie, de la navigation, de la route du bateau. Il a un avis hyper pertinent. Ses participations au Vendée Globe, où le routage est interdit, lui ont fait travailler vraiment en profondeur ces sujets là. Il est très bon pour analyser les photos satellites. »
Clément Surtel (FRA) 37 ans
F.J : « Avec Corentin (Joyon, son fils) et moi, Clément prépare le bateau à l’année et il s’en occupait déjà pour des skippers précédents. C’est donc lui qui connait le mieux le matériel. Dès qu’il y a un doute technique, un risque d’usure ou une pièce qui peut s’abimer, il sait répondre à nos questions. Il est très précieux, il connaît le bateau depuis des années ! C’est un garçon très gentil qui s’entend bien avec tout le monde, qui a bon caractère et qui aime régler, manoeuvrer, barrer. Il a un profil assez complet et aussi une expérience du solitaire… »
Passionné de multicoques, Clément a une énorme expérience des grands trimarans. Il était déjà préparateur du bateau lorsque celui-ci naviguait aux mains de Franck Cammas. Et avant son tour du monde embarqué l’an dernier avec IDEC, il avait déjà été dans l’équipe à terre de deux Trophées Jules Verne, en 2005 et 2010.>
Gwénolé Gahinet (FRA) 32 ans
F.J : « Gwéno est un gars en or apprécié de tous les équipages avec lesquels il a navigué. Il avait un petit manque d’expérience par rapport aux plus anciens au départ du précédent tour du monde… mais là je pense qu’il connait la musique aussi bien que tout le monde maintenant ! Il a beaucoup barré l’an dernier, beaucoup manoeuvré, beaucoup réglé… c’est lui aussi quelqu’un de très complet sur qui on peut compter. »
Fils du regretté Gilles Gahinet, un marin de légende, « Gwéno » est aussi ingénieur en architecture navale et a beaucoup travaillé notamment au cabinet VPLP, qui a dessiné IDEC SPORT. C’est surtout un excellent navigateur, qui a obtenu plusieurs victoires de haut vol en Mini 6.50 et en Figaro avant de se lancer dans l’aventure autour du monde.
Routeur à terre : Marcel Van Triest (HOLL), 52 ans
F.J : « Un grand routeur… qu’on espère bien faire naviguer avec nous à bord d’IDEC SPORT début octobre, ce qui n’est jamais inutile quand il lui faudra imaginer notre vie à bord. On va encore penser beaucoup à lui qui travaillera sous le soleil des Baléares pendant que nous naviguerons au milieu des glaçons dans le grand Sud, ça nous est arrivé plusieurs fois l’an passé ! (rires) »
F.J : « Pas facile de se présenter soi-même… disons que je suis le petit jeune de la bande ! Une des choses très importantes pour moi avant la dernière tentative était de réussir un tour du monde où les marins étaient heureux de faire ce qu’ils faisaient… parce que c’est plus sympa, mais aussi parce que quand on est heureux de faire quelque chose on le fait bien ! Je pense que de ce côté-là c’était réussi, la preuve, c’est qu’il ne nous a pas manqué grand chose pour réussir… et qu’ils reviennent tous ! Comme nous sommes peu nombreux et que l’objectif est difficile à atteindre, la cohésion de l’équipage est indispensable. Je leur laisse beaucoup d’initiatives. Le système des quarts par exemple, c’est eux qui l’ont inventé, pas moi ! »