Lorient | Les Chalutiers cloués un mois à Quai

22 janvier 2024 Bretagne Télé

Les pêcheurs de Lorient en Bretagne comme leurs collègues de la façade Atlantique ont interdiction de travailler dans le Golfe de Gascogne pendant un mois, pour préserver les dauphins. C’est une première depuis 1945, au grand dam d’une filière qui redoute la « casse sociale » malgré des indemnisations.

C’est le début de la pêche à la bonne sole, les conséquences sur le Port de Lorient s’annoncent dramatiques, dans les entreprises de mareyage avec 450 tonnes d’apport en moins, probables fermetures provisoires d’entreprises, chômage partiel et plus d’intérimaires. Situation inédite depuis la Seconde Guerre mondiale, la pêche s’arrête jusqu’au 20 février du Finistère à la frontière espagnole. Cette « fermeture spatio-temporelle », présentée comme « historique » par les associations environnementales, vise à réduire les décès de petits cétacés pris accidentellement dans les filets. Or les bateaux lorientais sont équipés d’effaroucheurs de cétacés, ou de caméras de surveillance, initialement synonymes de dérogations. Les patrons pêcheurs de Lorient ne digèrent pas du tout la décision du conseil d’Etat. Saisie en référé, par des associations environnementales, la haute juridiction a en effet suspendu les mesures dérogatoires accordées aux professionnels par le ministère.

L’arrêt de la pêche pour les bateaux de plus de huit mètres et pour certains types de pêche, valable aussi en 2025 et 2026, laisse à quai 450 navires français. Le Comité national des pêches (CNPMEM) a fustigé des « ONG extrémistes » défendant une espèce, le dauphin commun, « pas en danger dans le secteur » selon lui. L’administration évoque une indemnisation d’environ 80% du chiffre d’affaires des entreprises de pêche.